Pour se faire élire un individu ou un groupe font un certain nombre de propositions qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas tenir. En effet une fois élus ils découvrent la contrainte de la réalité qui évolue au cours du temps et modifie les priorités. Je prendrais quelques exemples du quotidien.
Lorsqu’il a été élu Nicolas Sarkozy ne savait pas que la crise financière allait arriver rendant caduc son travailler plus pour gagner plus et qu’elle l’obligerait à résoudre des problèmes qu’il n’avait pas envisagés, celui des retraites par exemple.
Localement pareillement ce n’est pas en se lamentant encore et toujours sur l’état des finances locales que nous aurons des investissements productifs.
Ceci dit je comprends aussi qu’un programme politique se doive de faire rêver mais ce qui me parait contestable c’est la distorsion volontairement introduite entre la présentation du projet et la réalité. C’est un peu le problème du taureau dans l’arène à qui on montre la muleta mais jamais l’épée qui va l’estourbir.
Si nous envisageons la prochaine campagne présidentielle, il est à peu près acquis que Nicolas Sarkozy fera campagne sur les thèmes de la sécurité et de l’immigration et qu’il mettra en avant sa gestion de la crise.
A gauche les thèmes sont plus flous. Après la politique du « care » traduisez du soin développée par Martine Aubry et qui me parait avoir vécu, on voit une autre voie initiée par Ségolène Royal et que je qualifierait de « brésilienne ». Penser appliquer en France les recettes de Lula n’est pas réaliste.
Qu’il faille plus de dialogue et que celui-ci soit institutionnalisé est une priorité mais il doit se faire dans un cadre légal et non au travers de comités de quartiers dont on connait les dérives. Entre le référendum et les comités de salut public la voie est à trouver.
Qu’il faille réduire les déficits du budget et de la sécurité sociale soit mais il faut le faire en réformant profondément notre système fiscal et social. Un système plus juste et plus équitable doit être la voie à explorer.
Qu’il faille modifier le fonctionnement du système financier est aussi une nécessité. Plus d’investissements productifs et structurants, moins d’aides sans contre parties sont une base de réflexion. Plus d’aides à l’emploi et moins d’aides aux entreprises sont la voie de cette réforme.
Ces trois propositions ne sont de mon point de vue ni de droite ni de gauche, elles privilégient l’homme au matériel. Ce sont des propositions humanistes.