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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 18:23


Le monde bouge, change, se transforme et, si nous n'y prenons pas garde évolue à notre insu.

Qui se souvient encore de l'école d'autrefois, celle où la blouse était obligatoire, où on inspectait vos mains avant d'entrer pour s'assurer de leur propreté?

Qui se souvient sans mélancolie des punitions qu'il a pu récolter soit sous forme de lignes à écrire soit sous forme d'heures de colle?

Qui se souvient encore que les élèves étaient notés, qu'ils étaient classés trimestriellement et que leurs absences étaient signalées à leurs parents qui devaient remplir le mot d'excuses?

Personne me semble t-il car cela a peu à peu disparu.

Aujourd'hui ce ne sont pas les mains qui sont inspectées mais les cartables pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas d'armes.

Aujourd'hui ont aussi disparu le respect pour les professeurs dans le même temps que sont apparues les insultes puis les agressions au point qu'il est envisagé de mettre un vigile dans chaque école.

Aujourd'hui ont disparu les contrôles des connaissances et si on se félicite tous les jours du taux de réussite toujours plus élevé au bac on oublie que 150 000 jeunes quittent l'école sans diplôme et sans emploi.

Un nouveau pas vient d'être franchi en instaurant une prime à la présence dans certains lycées. Indexer cette prime sur les résultats scolaires m'aurait paru plus juste mais, c'était remettre en vigueur les notations, les classements et revenir en quelque sorte à la distribution des prix de fin d'année ce qui apparaît à certains comme le signe d'une insupportable contrainte.

Etre présent ne signifie ni être attentif ni être réceptif ce d'autant qu'une étude récente nous apprend que 47% des jeunes utilisent leur portable en cours. Apprendre doit être la finalité de l'enseignement. Apprendre nécessite un investissement personnel et, ce n'est pas en abaissant toujours plus les niveaux que l'on améliore l'apprentissage.

Une société qui évacue toute contrainte court à sa perte. Pourquoi n'irait on pas plus loin en accordant  le diplôme de fin d'année des le début des cours? Une idée à piocher assurément.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:44

 

Si on s’en réfère au Larousse  évaluer c’est déterminer le prix, la valeur de quelque chose alors que sélectionner c’est choisir parmi des personnes ou des choses celle qui convient le mieux. Ainsi dés la définition on voit que la différence essentielle entre les deux termes réside dans le fait que la sélection a une incidence immédiate que n’a pas l’évaluation.

Ainsi on peut sélectionner des individus, et c’est le rôle des concours de recrutement ou d’entrée dans une structure et régulièrement la presse nous informe du nombre de participants a tel ou tel examen ou des taux de réussite. On peut aussi classer les services , c'est-à-dire les comparer les uns aux autres ou avec des structures internationales. C’est ainsi qu’il existe un classement des universités françaises, des lycées ou des hôpitaux.

Evaluer c’est peser un service ou une pratique dans le but d’améliorer sur le long terme le fonctionnement des structures. Ainsi on peut évaluer des pratiques professionnelles pour savoir si un individu dans une activité donnée la réalise de façon correcte et adaptée. Il est par exemple habituel d’évaluer les pratiques des pilotes d’avion pour savoir si elles sont conforme aux règles adoptées. Cette évaluation se fait de façon simple en faisant contrôler un pilote par un de ses collègue désigné sans que le pilote contrôlé soit informé à l’avance du contrôle. Cette évaluation débouche sur des observations qui permettent de corriger certaines pratiques ou des oublis qui auraient pu survenir avec l’usage. Je pense que ce type d’évaluation apparait comme normal et on comprendrait mal qu’un homme ayant a sa charge des centaines de vie ne soit pas contrôlé et remis à niveau régulièrement au cours de sa vie professionnelle. Que penser à contrario de certaines professions qui trainent les pieds et refusent d’être évaluées depuis de nombreuses années ? Les médecins par exemple.

L’évaluation peut aussi porter sur des services  pour savoir si ils sont ou non adaptés à la demande. C’est ce qui se passe en ce moment au travers de l’évaluation des connaissances des élèves du primaire et là il faut nous arrêter un peu. Dans l’évaluation des services il y a eu deux époques, la première, c’est celle des cercles de qualité  mis en place aux Japon et axée sur les modalités de production industrielle. Cette méthode née dans les années 1960 de la réflexion d’un ingénieur chimiste du nom de Ichikawa est basée sur des principes simples : reconnaitre un problème, l’analyser, proposer une solution et l’appliquer puis contrôler l’évolution. On comprend qu’une telle démarche puisse s’appliquer dans une unité de production mais aussi dans une unité de service. Si on reprend le problème de l’école que nous évoquions plus haut et que nous l’appliquons aux mathématiques, il faut dans un premier temps savoir combien d’élèves sont capables de faire un certain type d’opération puis analyser les moyens à mettre en œuvre pour améliorer le score, ensuite appliquer ces solutions et vérifier leur efficacité.

Plus récemment, une autre approche est apparue, la culture du résultat. Née dans le monde anglo-saxon et appliquée avec constance par T Blair elle découle des pratiques financières et n’analyse la variation que d’un seul paramètre la rentabilité. En Angleterre le NHS (système de santé britannique) a été dirigé suivant cette méthode. Pas moins de 272 000 nouveaux employés ont été recrutés par le NHS entre 1997 et 2004, soit une augmentation de 18 % des effectifs. Les Anglais auraient pu s’en réjouir s’il s’agissait de médecins et d’infirmières, mais c’étaient principalement de gestionnaires affectés aux services administratifs, catégorie dont les effectifs ont augmenté de 41 % pendant la même période. Cette inflation de gestionnaires était due à l’obsession de Tony Blair d’atteindre des objectifs chiffrés, des targets, des cibles, et aujourd’hui on connait l’état du système sanitaire anglais . En France elle a fait son apparition en 2001 dans l’administration sous son nom de code LOLF qui relie performance et finance. Le financement des structures dépend désormais de l’activité quantifiée. C’est ainsi que le temps d’attente des patients dans un service est l’une des cibles favorites des gestionnaires des hôpitaux. Les demandes de rendez-vous des patients, les actes des médecins, les ordonnances et les résultats d’examens médicaux sont tous enregistrés et analysés sur ordinateur pour aboutir à des indices de performance suivant lesquels les hôpitaux sont classés. On peut se demander si tous ces indicateurs sont pertinents.  Deux exemples nous démontreront que non.

Afin de remplir leur quottas de PV les forces de l’ordre ont repéré des sites où il est facile de verbaliser. Elles les utilisent pour atteindre leur objectif. Le ministre de l’immigration s’est engagé à reconduire à la frontière 25000 clandestins par an. Pour atteindre ses objectifs la police des frontières reconduit des groupes de roumains  sachant qu’ils vont revenir et qu’ils seront de nouveau expulsés mais ils auront été comptabilisés deux fois. Edifiant non ?  Sans nous en rendre compte le monde qui nous entoure change , le contrat remplace la convention collective et la culture de résultat se substitue aux cercles de qualité. Je suis peut être ringard mais je préférais les temps anciens.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:41

 

 Mais qu’est-ce-que le dialogue social ?

L’OIT définit le dialogue social comme l’ensemble des dispositions qui permettent d’exercer un travail décent et productif dans un climat de liberté, de sécurité et de dignité. Cette organisation du travail est régie par des accords entre les employés et le patronat, l’état étant le garant de la régularité de la négociation il en assure l’ application. Aux négociations de branche aboutissant aux accords collectifs et aux accords inter professionnels qui sont la règle le patronat  préfère en France des accords d’entreprises plus faciles à gérer du fait de sa position dominante, liées à la précarité de l’emploi qui permet de revoir les salaires à la baisse ou d’augmenter  les heures travaillées, sous la menace de licenciements ou de fermeture.  De plus ces accords sont de portée  forcement limitée. En effet un accord d’entreprise n’engage pas la totalité de la filière, il peut être revu ou étendu en fonction des négociations en cours ou à venir. Pour encadrer ces négociations,  la loi  du 20 Août 2008 vise encore à codifier la durée du travail et la représentativité syndicale et instaure des gardes fous.

Qu’en est il en France ?

En matière de droit du travail la France a dans le monde la particularité historique de voir l’état intervenir régulièrement dans les négociations sociales. Depuis la révolution de 1789 l’état a toujours voulu éviter tout intermédiaire entre lui et les citoyens. La loi Le Chapelier de 1791 interdisant les rassemblements  et mettant les syndicats hors la loi a ancré cette tradition. Il faudra attendre 1884 et les lois de Waldeck-Rousseau sur le droit de s’associer et de former un syndicat pour voir ceux-ci se créer mais leur représentativité ne sera reconnue qu’a partir de 1946. C’est pour ces raisons essentielles que la représentativité des syndicats est faible, seuls 10 à 15% des employés y adhérent. Alors que partout en Europe la concertation syndicale est la base des négociations sociales en France du fait de leur faible représentativité, les syndicats sont obligés le plus souvent d’avoir une posture contestataire .

 Le dialogue social est il nécessaire ?

C’ est le moyen d’éviter les conflits ou, lorsqu’ils sont engagés le moyen d’en sortir et des conflits il y en a de très nombreux plus ou moins médiatisés. Alors que le nombre de jours de grève ne cesse de décroitre du fait de la précarité de plus en plus grande du travail et de multiples formes d’action se sont développées non prises en compte dans le calcul des jours chômés car n’étant pas des journées individuelles non travaillées. On estime ces actes à une vingtaine par mois. Ces conflits ont eu lieu chez Alcatel, la Lyonnaise des Eaux, EADS, Oracle, EDF, IBM, la FNAC, la Redoute, SFR, Airbus, pour ne citer que les plus médiatiques et personne n’en a entendu parler car les revendications et les moyens mis en œuvre ont changé. La revendication de base c’est l’amélioration du pouvoir d’achat mais dans un contexte international difficile comment se manifester sans mettre l’entreprise et son emploi en péril ? C’est de cette constatation que sont parties de multiples formes d’action, Tags, Blogs, débrayages de 59 minutes, réduction des cadences etc.

Quand l’état intervient il ?

L’état n’intervient que pour la réalisation des accords de branches ou de l’interprofession. Il intervient aussi  en cas de blocage comme c’est le cas aux Antilles. Je ne ferai pas l’historique du conflit mais je m’arrêterai à sa conclusion : hausse des salaires de 200€ sur lesquels l’état et les collectivités locales prennent 150€. Ce succès de la Guadeloupe a amené la Martinique à manifester et les martiniquais ont obtenu les mêmes avancées. C’est aujourd’hui le tour des Réunionnais et peut être demain des Tahitiens ou des Canaques.

Ce conflit peut il atteindre la Métropole ?

Du fait de l’insécurité actuelle de l’emploi insécurité sur laquelle joue aussi le gouvernement il est peu probable que le conflit diffuse même si la manifestation prévue le 19 Mars était un succès mais le malaise persistera.
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